Domaine : Feu
Symboles : la Clef des secrets, la Flamme du courroux, la Torche de la sagesse
Collège: l'Ordre Flamboyant
Vent de magie : Aqshy
Aqshy est le Vent rouge, la fusion aethyrique de la passion et de tout ce qu'elle représente, sous leur plus vaste expression. Aqshy est la projection de l'audace, du courage et de l'enthousiasme. Aqshy est, à sa manière, le dynamisme, l'exubérance et l'excitation. Mais il s'agit également de l'expression de la chaleur extrême ou douce qui peut être ressentie par les mortels quand l'émotion est grande ou l'exaltation à son comble. Aqshy est véritablement la flamme qui réchauffe le cœur et embrase nos entrailles.
Aqshy souffle du nord sous forme d'un vent ardent. Il est attiré où vivent les passions, les disputes, l'agitation et la véhémence. La chaleur physique semble attirer le vent à Aqshy dans un tourbillon d'exaltation, c'est pourquoi les rites des magisters d'Aqshy ne se passent jamais de flammes.
Aperçu
La magie pyromantique est le domaine de magie aux effets les moins subtils. Elle passe par la manipulation de la chaleur et du feu sous toutes leurs formes. Les magisters d'Aqshy sont donc appelés pyromanciens, pour rappeler qu'ils peuvent contrôler les flammes, qu'elles soient naturelles ou pas. La magie de l'Ordre Flamboyant est souvent considérée comme la plus spectaculaire et impressionnante par le peuple de l'Empire.
Magie flamboyante
Les magisters de l'Ordre Flamboyant étudient le domaine du Feu, également appelé pyromancie. Les sorts tissés à partir d'Aqshy sont offensifs, destructeurs et vigoureux, et vont de simples (quoique fort efficaces) explosions ardentes et boules de flammes, à l'invocation de gigantesques enfers qui peuvent engloutir des unités militaires entières. Le magister flamboyant peut manipuler les flammes comme d'autres manient l'épée ou l'arc. Ce n'est pas une coïncidence si les magisters de l'Ordre se situent au-dessus de la mêlée en matière de guerre, mais cela ne doit pas faire oublier qu'ils sont également appréciés aux cours aristocratiques, comme conseillers et protecteurs.
Dans un sens, l'Ordre Flamboyant est le plus ancien de tous, car les sorts de feu rudimentaires faisaient partie des tout premiers enseignés par Teclis aux occultistes et sorciers de village de l'époque de la Grande Guerre.
Devoirs et engagements
Si bien des pyromanciens finissent comme sorciers de combat, dotés qu'ils sont de talents et d'un savoir susceptibles d'apporter une aide considérable sur le champ de bataille, leur rôle ne s'arrête pas à ce cadre. En temps de paix, les sorciers Flamboyants sont souvent employés pour protéger les nobles, les diplomates et les commerçants les plus fortunés, quand ils traversent les régions dangereuses de l'Empire.
Les pyromanciens s'entraînent fréquemment avec des détachements militaires et sont de ce fait les magisters les plus facilement identifiables. Mais leur formation ne se limite pas à user de leurs pouvoirs pour soutenir les troupes, comme le font bien d'autres magisters de combat. Ils apprennent également à combattre dans les lignes avant. Telles sont l'agressivité et la passion qui les caractérisent.
Les pyromanciens
Les sorciers Flamboyants portent généralement des toges rouges ou orange, taillées de manière à permettre des mouvements amples, qui leur servent d'uniforme au combat. Leur peau est souvent rosé ou rouge. Plus le pyromancien recourt à Aqshy et plus grande est sa maîtrise de ces énergies, plus le Vent rouge semble l'affecter physiquement. Les magisters supérieurs ont souvent les cheveux cuivrés ou roux, ainsi que les sourcils et la barbe, ce qui donne facilement l'impression qu'ils sont eux-mêmes faits de flammes quand ils lancent un sort. Les pyromanciens portent également des tatouages rouges sur le visage et les bras. On dit que ces motifs se déforment parfois quand leur porteur manipule le Vent rouge.
Accroché à leur ceinture, tous les pyromanciens portent un trousseau de sept clefs, chacune d'un métal différent. Il s'agit des clefs des secrets. Cette appellation solennelle leur est donnée, car elles représentent chacune des étapes d'apprentissage et de progression au sein de l'Ordre
Flamboyant. Chaque clef représente l'accès à un nouvel aspect du domaine de la pyromancie, et les magisters du Collège arborent ces insignes qui indiquent leur rang, leur érudition et leur autorité.
Mentalité
Les pyromanciens sont passionnés, impulsifs, hyperactifs et soupe au lait de nature, mais ils s'efforcent de contenir ces caractéristiques dans le respect d'une discipline très stricte, presque militaire. Ils n'y arrivent d'ailleurs pas toujours, en particulier quand intervient un conflit. Ils peuvent se montrer emphatiques et sont enclins à une joie spontanée et une confiance en soi aussi sincère qu'illimitée. Ils sont tous fiers et frisent parfois l'arrogance. Mais ils peuvent également être abattus et refroidis par la pluie. Les seigneurs magisters de l'Ordre n'ont jamais trop chaud ni ne se brûlent à proximité des flammes ou sous les rayons du soleil.
Les apprentis
La pyromancie étant par nature violente et destructrice, et les sorciers Flamboyants étant souvent agressifs (sans pour autant être cruels), les apprentis ont intérêt à apprendre à contrôler leur cœur et leur esprit avec une grande rigueur, avant de passer à d'autres enseignements. Ce n'est qu'alors qu'ils pourront se pencher sur la manière d'influencer Aqshy. En raison de cette discipline draconienne, la sélection pour intégrer l'Ordre Flamboyant est très stricte et sans pitié.
Les apprentis sont systématiquement tenus de loger au Collège, sous peine de subir des châtiments corporels. Au vu de la nature dévastatrice de la pyromancie, l'essentiel de l'enseignement se déroule dans des salles spécialement fortifiées, tapissées d'un plomb capable d'absorber la magie. On attend des apprentis qu'ils s'entraident, ce qui encourage un sens de la loyauté envers le Collège et tous ses membres. Mais tout ceci n'entame en rien la détermination de l'Ordre lorsqu'il s'agit d'exceller au combat, et deux apprentis qui auront tissé des liens pendant leur formation au Collège seront tout de même censés s'affronter lors des exercices martiaux et de donner le meilleur d'eux-mêmes lors de ces joutes.
Les études d'un académisme excessif sont évitées, au profit d'expériences pratiques, pour ceux qui sont jugés suffisamment disciplinés et maîtres de leurs moyens. Les magisters flamboyants passent l'essentiel de leurs jours sur les champs de bataille et doivent apprendre à combattre, survivre et vaincre. Ainsi, dès lors qu'un apprenti a intégré les rudiments de la magie de son Ordre, on attend de lui qu'il sache y recourir pour se battre. Les simulations de combat font partie intégrante de la formation, mais également les véritables duels de magie entre apprentis supérieurs. Ainsi, seuls les plus compétents, puissants et rapides d'esprit et de réaction ont une chance d'avancer au sein de l'Ordre. Les laissés-pour-compte n'existent pas au sein de l'Ordre Flamboyant. Soit l'apprenti accède brillamment au rang de magister, soit il meurt en essayant.
Perception du peuple
L'opinion est très controversée. La majorité des gens sont terrorisés devant les pouvoirs très visuels dont sont capables les pyromanciens, parfaitement démontrés par les ravages qui caractérisent l'environnement immédiat du Collège de l'Ordre à Altdorf. Certains les voient comme des héros, de grands sorciers de combat qui combattent avec les armées de l'Empire contre les envahisseurs. D'autres les perçoivent comme un danger ambulant, en particulier à Nuln, où ils sont à la fois craints (en raison de l'abondance de poudre noire) et adorés (car les Nulners sont de grands amateurs de pyrotechnie).
Les locaux et terrains du Collège
Les membres de l'Ordre Flamboyant sont les principaux magisters de combat de l'Empire. Toujours sur les lignes avant des conflits sérieux, entre les armées de l'Empire et les ennemis du peuple de Sigmar. C'est pourquoi il y a généralement relativement peu de compagnons et de sorciers en résidence au Collège, par comparaison avec les autres Ordres, à l'exception de celui de Jade. Les apprentis y sont en revanche plus nombreux. Le Collège est bien obligé de refaire ses rangs au fur et à mesure des pertes. L'Ordre Flamboyant a la réputation d'engendrer de grands guerriers pour se dresser contre les éternels ennemis de l'Empire. Grâce à leurs actes courageux et désormais célèbres durant le siège de Middenheim de la Tempête du Chaos, les pyromanciens espèrent une montée du nombre de candidats en cette période d'après-guerre.
Le Collège est situé dans un quartier caractérisé par ses mines calcinées. Les causes des flammes qui ont provoqué ce désastre font partie des grands mystères d'Altdorf et alimentent moult discussions. Certains mettent cela sur le compte d'un enchantement mal maîtrisé par le Collège, qui aurait tourné au désastre. D'autres prétendent qu'il s'agit des conséquences de la destruction d'une secte d'hérétiques ou autre aberration du type, et d'autres encore voient là le résultat d'une contre-attaque déclenchée par les enchantements défensifs du Collège. La version qui est retenue par chaque individu en dit long sur ce qu'il pense des magisters. Quelle qu'en fût la cause, le cataclysme dévasta de nombreux bâtiments et l'on raconte qu'il laissa derrière lui des ruines hantées.
On dit que les personnes qui traversent ce quartier dévasté ont la perception furtive de silhouettes à la périphérie de leur vision, mais qu'on ne retrouve jamais rien. On trouve parfois quelques traces de pas dans les cendres, qui débutent de nulle part pour s'éva¬nouir subitement. Bien que l'incendie eût lieu il y a des années, les visiteurs peuvent encore passer à côté de poutres et d'encadrements de porte fumants, comme si les flammes n'avaient été maîtrisées que quelques heures plus tôt. Quelques rares personnes ayant eu le courage d'errer à travers les ruines racontent qu'elles ont vu tout le quartier s'enflammer autour d'elles, les replongeant à l'époque même du désastre. Un certain nombre d'enquêtes furent menées, mais aucune ne put apporter le moindre indice sur l'origine du phénomène. Plusieurs personnes soupçonnent néanmoins la responsabilité des magisters Flamboyants, désireux de préserver leur intimité. D'autres pensent qu'une force bien plus sinistre est à l'origine des étranges manifestations. La vérité sur cette affaire reste mystérieuse.
Comme on peut les comprendre, les citoyens d'Altdorf ont refusé de retourner loger dans ces quartiers, qui restent donc inhabités, alors même qu'Altdorf est une cité surchargée. Un décret stipula que la zone calcinée autour du Collège devait être laissée en l'état, comme mise en garde contre l'arrogance des sorciers. Certaines personnes, et certaines choses, semblent trouver l'existence d'une telle zone au sein d'Altdorf tout à fait à leur convenance, même s'il leur faut évoluer à la barbe d'individus parmi les plus dangereux de l'Empire.
Le Collège est lui-même invisible, dissimulé derrière une barrière magique. Son emplacement précis ne semble être qu'un amoncellement de tours carbonisées et croulantes, réparties sur une place réduite en cendres. Au plus chaud de l'été, la silhouette réelle du Collège peut parfois apparaître sous forme d'une brume de chaleur dominant la place. Les habitants d'Altdorf en profitent d'ailleurs souvent pour raconter aux voyageurs les plus crédules que l'Ordre Flamboyant est capable de survoler l'Empire pour porter ses magisters sur les champs de bataille. En réalité, le Collège est fermement ancré au sol, et toute personne qui parvient à pénétrer la barrière magique ne manquera pas de s'en rendre compte.
Derrière cet obstacle invisible, l'atmosphère est chargée d'une odeur de fumée et d'une myriade de parfums différents de matériaux consumés: bois, charbon, tissu, métaux en fusion et même des traces de chair calcinée. La nuit, le Collège est illuminé par les flammes rouge et orange des gigantesques feux qui brûlent au sommet de chacune des vingt et une magnifiques tours du Collège. Si l'on parvient à franchir la barrière magique, on se retrouve automatiquement devant la porte principale, quelle que soit la direction par laquelle on est arrivé. Ce grand portail en bronze, haut comme trois hommes, rougeoie d'une chaleur intense, et le simple fait de s'en approcher demande une grande force mentale. L'approche ne provoque aucune forme de blessure, mais toucher la porte à main nue se traduira par une brûlure.
Le gardien occupe un petit bâtiment proche du portail et donnera l'accès à toute personne capable de prouver la légitimité de sa venue. Les pyromanciens n'ont pas à se justifier pour rejoindre leur propre Collège, mais les étrangers n'ont rien à y faire s'ils ne sont pas attendus par un des résidents. Quand une personne est invitée à se présenter à une heure précise, le magister hôte aura prévenu le portier à l'avance. Néanmoins, même les sorciers ont des trous de mémoire, et il arrive que des amis se présentent à l'improviste, si bien que quand un individu dit vouloir s'entretenir avec un magister qui habite au Collège, le gardien dépêchera un domestique pour aller vérifier que l'intéressé est bien disposé à le recevoir. Les personnalités importantes seront généralement admises pour n'importe quelle raison ; on imagine mal le gardien faire attendre le Reikmarshal ou l'Empereur sur le pas de la porte (même si de telles sommités ont peu de chances d'arriver sans être annoncées).
De l'autre côté des portes, les imposants édifices de pierre rouge sont disposés autour d'une cour pavée heptagonale. Une tour se dresse à chaque angle et deux autres tours divisent chaque côté en trois tiers. Au centre de chaque arête, se trouve une porte qui mène à l'intérieur du Collège à proprement parler, ou à l'extérieur, dans le cas de la porte principale. Ces portes sont toutes en métal et présentent sept serrures, qui ne sont cependant presque jamais verrouillées. Les pierres colorées qui forment le pavage dessinent un motif représentant sept clefs, pointant chacune vers une porte.
À l'intérieur, les bâtiments du Collège sont entièrement en pierre. Même les sols et le plafond sont en roche, et la pierre et le métal sont très présents. La décoration des couloirs est assurée par des bas-reliefs sur les murs et des statues de pierre, le tout étant illuminé des flammes de braseros ornementés. Les fenêtres sont rares et servent essentiellement à évacuer la fumée.
Les appartements privés présentent une décoration bien plus vaste, ceux qui sont orientés vers l'intérieur du Collège étant dotés de fenêtres vitrées donnant sur la cour. Mais l'éclairage direct par les flammes est omniprésent. Les chandelles sont rares et les lanternes inexistantes. Ces innombrables feux font que l'enceinte du Collège paraît oppressivement chaude à la plupart des personnes, tandis que les magisters Flamboyants trouvent la température à leur goût, a fortiori avec le temps et l'expérience.
L'Ordre Flamboyant n'est pas l'endroit rêvé pour lancer une attaque, à moins d'être extrêmement puissant. Dans un combat contre les résidents, les agresseurs sont assurés d'une mort rapide face à des dizaines de redoutables pyromanciens. Se faufiler inaperçu dans les locaux demanderait également un talent particulier et une assistance magique. Les murs sont très hauts et la plupart des gardes sont adroitement dissimulés. Il serait peut-être plus avisé dans ce cas de convenir d'une entrevue avec uni magister du Collège et de rester sur les lieux après la rencontre. Une fois sur place, la plupart des résidents considéreront que les étrangers ont une bonne raison d'être là, à moins de les surprendre dans quelque acte incongru, comme crocheter une serrure. S'ils se montrent prudents et chassent la nervosité, d'habiles intrus pourront se rendre à peu près où ils le voudront, mais s'ils se font attraper, les conséquences ont de fortes chances d'être fatales.
Personnalités
Thyrus Gormann, magister patriarche de l'Ordre Flamboyant
Thyrus Gormann, maître de l'Ordre Flamboyant, est souvent présent à la cour impériale d'Altdorf. Il est d'ailleurs l'un des conseillers les plus anciens et les plus proches de Karl Franz. Il en tire une influence politique certaine depuis qu'il occupe la fonction de patriarche.
Thyrus Gormann est un homme de stature imposante. Approchant le mètre quatre-vingt-dix, il présente de larges épaules, une barbe lustrée à la forme et la couleur des flammes, et un nez aquilin qui lui confère un air féroce. Il ressemble davantage à un général émérite qu'à un magister, étant d'ailleurs d'une certaine manière aussi bien l'un que l'autre. Son autorité naturelle s'impose au premier regard et nombreux sont les courtisans qui craignent encore sa nature orageuse. Prompt au rire, il l'est encore plus à la colère. Plus expérimenté et redoutable pyromancien du Vieux Monde, il n'est pas du genre à souffrir les imbéciles.