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 Histoire de l'ordre

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Ragnar Ulfwerenar
Grand prêtre-guerrier d'Ulric
Ragnar Ulfwerenar


Messages : 189
Date d'inscription : 29/07/2011

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MessageSujet: Histoire de l'ordre   Histoire de l'ordre Icon_minitimeLun 2 Jan - 20:21

Domaine : Mort et Esprits
Symboles: la Faux, le Sablier, le Crâne d'améthyste, la Rose épineuse
Collège : l'Ordre d'Améthyste
Vents de magie : Shyish

Shyish est le Vent pourpre de magie, la certitude aethyrique du passage du temps, des conclusions et de la mort. Shyish est la plus mystérieuse et terrifiante de toutes les formes saines de magie, les projections et les craintes métaphysiques devant l'inconnu et l'effroi de tous les êtres conscients face à la mort. Mais Shyish représente également le profond respect de l'aura non divine que projettent les mortels sur tout ce qu'ils considèrent comme sacré ou digne d'un intérêt particulier.

On dit que Shyish est engendré par la prise de conscience de l'éphémère de la vie, des réminiscences du temps passé, de la résignation des mortels à vivre le jour présent et à se languir des temps à venir. Mais on dit également qu'il s'agit de la foi en quelque chose de supérieur à la vie humaine, la conscience que la création est elle-même permanente, même si tout ce qu'elle engendre ne l'est pas. Shyish doit en réalité être le grand flou dans lequel on retrouve tous les concepts précédents.

Shyish est le plus souvent décrit comme la marionnette du passage du temps. Il souffle depuis le passé, puisqu'il est terminé et n'existe plus, par le présent, car la fin et l'attente de la mort font partie intégrante du cours de la vie, vers l'avenir, car le futur mène inévitablement vers la conclusion, vers la mort. Certaines personnes rapprochent Shyish du destin, car il ne contrôle pas ce qui fut, ce qui est ou ce qui sera, mais se contente de pénétrer et de refléter ces choses avec une connaissance profonde.

Shyish souffle au plus fort quand il faut affronter la mort ou qu'intervient la fin. Il est naturellement attiré par les champs de bataille où les hommes doivent embrasser la mort ou s'y soumettre, où tous les soldats doivent admettre que leur propre trépas peut intervenir chaque jour. Shyish s'attarde autour des échafauds et flotte dans le silence des cimetières où les endeuillés se réunissent pour se rappeler et pleurer. On dit qu'il est particulièrement vigoureux lors des transitions les plus évidentes, l'aube et le crépuscule, car l'une représente la fin de la nuit et l'autre celle du jour. Ses époques de prédilection sont le printemps et l'automne, mais également les solstices d'été et d'hiver, car ils marquent le jour le plus long et le plus court de l'année et donc le début de la fin de chacune de ces saisons.


Aperçu
Les magisters qui embrassent Shyish, le Vent pourpre, pratiquent la magie du repos. Cet euphémisme fut adopté dans l'Ordonnance Impériale sur la Sorcellerie car le terme « nécromancie » était d'une part peu recommandé, mais également inexact.


La magie d'Améthyste
II est vrai que les magisters de l'Ordre d'Améthyste ont un réel pouvoir sur les défunts et peuvent également causer la mort. Ils sont capables de voler l'âme de leur ennemi et d'aspirer son essence de vie, ne laissant derrière eux qu'une carcasse de chair et de sang. Ces magisters sont réputés pour leur capacité à voir les esprits et les âmes qui voguent entre ce monde et le prochain, avec lesquels ils peuvent même en quelque sorte communiquer.

Les plus puissants des magisters de Shyish seraient en mesure de contacter le monde spirituel et ce qu'il reste de l'âme des morts dans l'Aethyr. Ces esprits peuvent parfois accepter de parler par l'intermédiaire de ces sorciers, qui montrent une certaine emprise sur eux, qu'ils soient bienveillants ou non. D'après les magisters, ce pouvoir est inefficace avec les âmes dévorées ou adoptées par l'un des nombreux dieux maléfiques ou démons de l'humanité.

Dès qu'un homme arrive à pleine maturité et qu'il a dépassé la phase de croissance pour rentrer dans celle du vieillissement, on raconte que les magisters de Shyish seraient capables de percevoir directement sa lente agonie et de la quantifier, tandis que la mort s'empare de lui petit à petit, jour après jour, heure après heure, seconde après seconde. Ils seraient ainsi en mesure de voir la fin prochaine de tout ce qui vit.

Il y aussi ceux qui accusent à tort les magisters d'Améthyste de toucher à la nécromancie. Mais tel n'est pas le cas, du moins, pas véritablement. Les nécromanciens défient la mort et méprisent les conclusions naturelles, tandis que l'Ordre de Shyish accepte pleinement ces deux concepts. Malgré cela, l'Ordre d'Améthyste pâtit de son association apparente avec les puissances des ténèbres. Mais il reste certaines similitudes entre la magie de cet Ordre et les sombres arts de la nécro¬mancie. L'art spirituel et la magie du Collège sont les seuls domaines occultes liés à la mort qui peuvent être pratiqués sans provoquer les dommages psychologiques ou physiques qui sont le tribut de la nécromancie. Ceci étant dit, la magie d'Améthyste ne pourra jamais atteindre la puissance brute déployée par les individus corrompus au cœur froid que sont les nécromanciens.


L'Ordre
L'Ordre d'Améthyste fait parti des Ordres de Magie les plus tournés sur eux-mêmes. Si l'on exclut les umbramanciens, les frères de Shyish apparaissent comme l'organisation la plus secrète de l'Empire. Cela ne fait rien pour atténuer la crainte déjà grande de l'opinion à l'égard de ces magisters.

Nul autre Collège ne peut égaler l'austérité, l'ascétisme et la discipline des magisters de Shyish, pas même les hiérophantes de l'Ordre Lumineux. Comme Teclis insista auprès des premiers magisters de l'Ordre, trois siècles plus tôt, leur magie repose sur une ligne que les éphémères humains franchiront le plus facilement, une ligne qui, une fois traversée, ne peut mener qu'aux ténèbres, à la souffrance et la misère. Les frères de Shyish (comme ils aiment s'appeler) tiennent le pouvoir de la vie et de la mort entre les mains. D'un geste ils peuvent étreindre le cœur d'un homme à distance et le faire mourir de causes en apparence naturelles, ou au contraire retarder son trépas presque indéfi¬niment. Ils peuvent faire dépérir un homme et le tuer en quelques instants, et les plus redoutables d'entre eux peuvent même lui voler son âme et la séquestrer, si tel est leur désir.

Les plus expérimentés des magisters de Shyish deviennent des avatars de l'idéal magique qu'ils ont adopté et ne craignent donc aucunement les fins naturelles, ni de vieillir et de partir pour l'au-delà. Auprès des jeunes et premiers magisters de l'Ordre d'Améthyste qui firent suite à la Grande Guerre, Teclis insista également sur le niveau de prudence et de responsabilité avec lequel ils devaient exercer leur magie. Plus ils allaient en apprendre sur la nature de la mort, plus grande s'avérerait la maîtrise de Shyish que le Vent leur accorderait et plus insoutenable deviendrait la tentation de retarder l'échéance de leur trop courte vie humaine, voire de s'y soustraire. Comme c'est le cas avec tous les courants magiques, embrasser Shyish pendant une durée prolongée peut considérablement accroître la longévité du magister (ce qui est encore plus vrai pour le Vent pourpre), mais se tourner vers la magie noire ou la nécromancie, que ce soit intentionnellement ou non, reste bien différent pour les magisters plus inexpérimentés de l'Ordre. C'est pourquoi l'Ordre d'Améthyste s'est toujours montré impitoyable avec ses initiés qui recourent à la magie sombre ou noire. Qu'ils soient ou non corrompus par leurs actes, ils sont assurés d'être bannis de l'Ordre dès que leurs activités apparaîtront au grand jour, puis ils seront réduits au néant, au point que leur poussière même aura disparu.

Grâce à leur système de sélection d'initiés extrêmement rigoureux, ainsi qu'à la surveillance et à l'endoctrinement constants des apprentis, il est très rare qu'un magister d'Améthyste sorte du droit chemin. C'est à quatre reprises au cours des deux derniers siècles que des seigneurs magisters de l'Ordre se sont mobilisés pour traquer l'un des leurs et le tuer. Ces chasses à l'homme furent menées dans le plus grand secret. Personne ne sut ou ne soupçonna ce qui s'était passé, ni les répurgateurs, ni même les umbramanciens de l'Ordre Gris. Chaque fois qu'un membre de l'Ordre est apparu comme un traître, les seigneurs magisters de Shyish l'ont pourchassé et harcelé avec une sévérité implacable, sans la moindre clémence. Ils ont caché toutes les traces des crimes du renégat, détruit ses travaux et éradiqué tout ce qui le concernait. Les tombes pillées étaient remplies et remodelées avant que quiconque ne le remarquât, les morts mystérieuses étaient attribuées à des causes naturelles ou à quelque agression ordinaire, et le soudain flétrissement dans certains quartiers des plantes intérieures, du lierre et de la mousse, mis sur le dos d'un gel anticipé ou de quelque parasite inconnu.

Que la traque ait pris des jours ou des années, aucun de ces traîtres n'échappa à l'ire cumulée des seigneurs magisters du domaine de la Mort.

Et pourtant, ces mesures ne semblent qu'appropriées aux crimes qu'elles sont censées combattre. Les renégats de l'Ordre de Shyish peuvent devenir de redoutables nécromants. Bien que la corruption spirituelle apparaisse comme la menace la plus évidente représentée par les magisters pourpres pour les personnes extérieures à l'Ordre, le plus grand danger qu'ils posent vient en réalité de la morbidité et de la folie. Si les magisters de tous les Collèges ont leur côté excentrique, la folie des sorciers d'Améthyste est une chose terrible et les accable bien plus souvent que la corruption morale ou idéologique.

Bien qu'il n'en soit pas tout à fait certain et qu'il ne puisse le prouver, le magister patriarche Reiner Starke de l'Ordre des Ombres pense que l'importante contre-attaque de l'Ordre Flamboyant qui détruisit toute la zone de son Collège quelque quatre-vingts années plus tôt est peut-être la conséquence de la magie déployée lors d'une confrontation entre un magister d'Améthyste dérangé et les seigneurs de son Ordre. Starke ne cherche pas à en apporter la preuve et il n'exprimera jamais ses soupçons, même en ayant de quoi les appuyer. L'Ordre Flamboyant est fier et combatif, et Starke pense que l'Ordre de Shyish est encore plus dangereux que ce que pourraient croire les magisters des autres Ordres. Il ne fera rien pour risquer de provoquer une guerre entre les Collèges, à laquelle Altdorf ne survivrait assurément pas.


Devoirs et engagements
L'Ordre d'Améthyste n'est tenu de fournir les armées impériales en magisters de combat que lorsque les circonstances le demandent.

Les autorités locales et les familles plus qu'opulentes qui résident et ont leurs affaires autour de la contrée autrefois connue sous le nom de Sylvanie, au nord-est du Stirland, cherchent souvent à s'offrir les services de magisters de Shyish. La virulence de cette terre mourante et saturée de poussière de malepierre est telle que nombreux sont les gens qui pensent que les morts qui y sont enterrés ne connaissent pas le repos mérité et que les vampires sortent la nuit. Qu'il y ait là quelque vérité ou non, les compétences de l'Ordre d'Améthyste sont hautement appréciées des personnes désespérées, des paranoïaques, et de ceux qui sont paralysés d'effroi, et les intéressés considèrent qu'il est de leur devoir de détruire l'œuvre des nécromants et de la magie noire.


Les magisters de Shyish
Le violet le plus profond est la couleur de la toge portée par les magisters d'Améthyste, à part chez un certain nombre, qui préfèrent le noir de jais. Les magisters de cet Ordre portent souvent une faux extrêmement tranchante au lieu d'un bâton, mais un modèle différent de la version peu maniable qui sert aux moissons ; un objet élégant conçu pour le combat et comme symbole de l'Ordre d'Améthyste. À leur ceinture pendent souvent des os humains blanchis qui rappellent à tous la nature passagère de la vie. Ces os sont souvent gravés de runes occultes et des divers emblèmes de l'Ordre, comme le sablier ou la rosé épineuse, symboles par lesquels les gens les identifient immédiatement.

Quel que fût leur aspect quand ils rejoignirent l'Ordre, l'austérité de la vie au sein de ce Collège et les heures d'étude ont tôt fait de ne laisser que des silhouettes pâles et maigres de tous les initiés. Tous les membres de l'Ordre d'Améthyste sont rasés de près du sommet du crâne aux orteils. Glabres et d'une blancheur extrême, ils ne sont plus que des squelettes.


Mentalité
Les magisters de l'Ordre d'Améthyste présentent une affinité avec la mort et la conclusion de toute chose. Ils sont même connus dans le folklore récent pour leur philosophie qui consiste à n'initier aucun projet ou événement, si ce n'est pour apporter une conclusion. Le dernier mot leur revient en quelque sorte toujours.

Avec l'expérience et la puissance, les magisters de Shyish se montrent de plus en plus silencieux, mais pas forcément trop ténébreux ou misérables. Ils n'attendent rien de la vie et ne peuvent donc être déçus par ce qu'elle leur réserve. En général, les frères de Shyish se contentent de leur condition et bien qu'ils parlent rarement, leur esprit est bien sombre et aride.

Les magisters de l'Ordre sont totalement dénués d'ambition, ce qui explique probablement pourquoi ils n'ont jamais donné de patriarche suprême, malgré le fait que leurs meilleurs seigneurs magisters auraient toutes leurs chances de figurer avantageusement contre les autres candidats. S'ils ont pour tâche de traquer l'un de leurs frères déchus, ils se montrent en revanche implacables et jusqu'au-boutistes, aussi insensibles à la pitié qu'ils le sont à la peur.


Les apprentis
Les magisters d'Améthyste acceptent peu d'apprentis et ceux qui souhaitent apprendre la magie pourpre doivent passer des épreuves rigoureuses et prononcer des vœux contraignants.

L'Ordre d'Améthyste attend de ses apprentis qu'ils lui cèdent tous leurs biens matériels au moment de rejoindre l'Ordre, y compris tous leurs droits d'héritage, le cas échéant. Dans certains cas, un nouveau membre sera autorisé à garder certaines de ses possessions, mais cela reste très rare, car le Collège s'efforce d'instiller à ses apprentis l'idée que rejoindre l'Ordre est, comme la mort elle-même, un abandon de la vie telle qu'on la connaissait et que l'on doit l'oublier.

Un nombre déroutant d'anciens séminaristes de Morr ont rejoint l'Ordre d'Améthyste. Il n'est pas rare pour ceux qui éprouvent le besoin de servir de Morr de présenter une sensibilité particulière pour le Vent pourpre de magie. Quand c'est le cas, le jeune religieux voit les énergies de Shyish se mêler à ses offices et ses rituels, un phénomène que les prêtres qui n'ont pas le troisième œil ne peuvent, et ne souhaitent, pas expliquer. Ceux qui manifestent des bribes de pouvoir qui ne leur sont pas direc¬tement conférées par leur dieu (par la prière ou les rites) sont considérés comme maudits ou inadaptés à la prêtrise de Morr. Ces individus rejetés et désillusionnés sont attirés vers le bâtiment sépulcral de l'Ordre d'Améthyste. S'ils répondent à cet appel, ils s'engagent sur la voie dont l'on peut rarement, sinon jamais, dévier.

Les méthodes d'enseignement sont adaptées à chaque apprenti, mais mis à part cela, on ne sait rien du système éducationnel de l'Ordre d'Améthyste.


Perception du peuple
Les habitants d'Altdorf et de tout l'Empire évitent soigneusement les magisters de l'Ordre d'Améthyste. Mais il en est qui rêvent en secret de pouvoir contacter leur bien-aimé disparu trop tôt ou les défunts dont ils aimeraient apprendre les secrets. Les magisters pourpres seront néanmoins toujours associés à tort au sombre art de la nécromancie.


Locaux et terrains du Collège
L'Ordre d'Améthyste est le siège des magisters qui étudient le domaine de la Mort, ce que son aspect traduit totalement. La bâtisse se dresse au-dessus du vaste cimetière d'Altdorf, qu'on dit hanté, où des milliers d'hommes furent enterrés dans la hâte et sans cérémonie à l'époque de la Peste rouge. Le principal temple de Morr de la cité ne se trouve qu'à quelques rues et les quartiers qui encadrent les deux institutions sont remplis d'établissements de professions à vocation solennelle, tels que les croque-morts, les maçons et les juristes. On compte très peu de maisons, car les gens ont rarement le désir d'habiter dans un quartier aussi déprimant et dérangeant, même chez les pauvres et les sans-abri. Ceux qui ont pourtant décidé de s'y établir sont souvent du genre excentrique, mais on peut être sûr que nul adepte de la nécro¬mancie ne sera assez stupide pour vivre aussi près de deux foyers de ses ennemis jurés les plus redoutables.

Le Collège est lui-même construit de pierre noire dans un style gothique élaboré manifestement issu d'une époque reculée. Les fenêtres et les ouvertures présentent des voûtes en ogive, et sont souvent hautes et étroites. De nombreuses statues sont disposées dans des alcôves réparties sur toute la façade de l'édifice, tandis que des gargouilles méditent sous les avant-toits vertigineux. De nombreuses tours effilées se dressent au-dessus de la base du bâtiment, se terminant chacune par une flèche très pointue dans laquelle logent des centaines, sinon des milliers, de chauves-souris. Chaque jour, au crépuscule, ces créatures se déversent du Collège dans le quartier, tel un nuage de fumée vivante masquant le rouge du soleil couchant.

Les chauves-souris constituent le seul signe de vie. On voit rarement quiconque entrer ou sortir du Collège, et certains habitants d'Altdorf vous jureront qu'ils ont passé un jour complet à observer le bâtiment sans apercevoir âme qui vive. La nuit, on voit rarement la moindre lueur émanant du Collège, même si on raconte souvent que de pâles halos fantomatiques semblent se déplacer d'une tour à l'autre sans emprunter les escaliers.

L'entrée de l'Ordre d'Améthyste est toujours ouverte. Elle se présente sous la forme d'un grand portail de pierre avec un pilier gris clair et un autre noir, les linteaux étant gravés de symboles du Collège : un sablier au milieu, flanqué de crânes d'améthyste sombre, et un rosier épineux qui parcourt l'ensemble. Une faux est sculptée dans chacun des piliers verticaux. Bien que cette entrée ne soit pas une réplique exacte des portes tombales que l'on trouve vers les temples de Morr, elle en est suffisamment proche pour rappeler leur condition de mortels à tous les habitants du Vieux Monde.

La plupart des gens prennent bien soin de ne pas s'approcher du Collège, mais la porte ouverte est une tentation à laquelle ne peuvent résister certaines personnes, si bien qu'il n'est pas impossible de rencontrer quelqu'un qui prétend être rentré dans l'édifice, en particulier parmi les gamins des rues les plus audacieux. L'atmosphère intérieure est sèche, poussiéreuse et figée, avec une vague odeur de myrrhe. On n'y sent aucune forme de pourriture, et les relents de la cité s'envolent dès que l'on passe la porte. On compte de nombreux couloirs sombres, chargés de rideaux noirs et aubergine, sous lesquels une épaisse couche de poussière attend le moindre pas intrus pour former un nuage suffoquant. Ces passages donnent sur des portes, mais toutes s'ouvrent sur des pièces vides, où de lourds meubles sombres sont laissés à l'abandon, sous la masse des toiles d'araignée. Un explorateur pourra trouver les restes desséchés d'araignées, de rats, de chauves-souris et autres vermines, mais jamais rien de vivant.

Le Collège semble être abandonné depuis des années. L'endroit est enveloppé d'un silence surnaturel, et les quelques téméraires qui ont poussé un cri ont vu leur voix étrangement étouffée, comme avalée par les murs du Collège. Les murs soutiennent quelques petits autels en hommage à Morr, dans son rôle de dieu de la mort, ce qui suffit à figer le sang de bien des visiteurs. Plus on s'attarde dans le Collège, plus grande devient la sensation d'effroi, jusqu'à ce qu'enfin on quitte les lieux, le plus souvent en courant.

Quelques personnes racontent une histoire différente. Après avoir erré pendant quelque temps, ils ont croisé au détour d'un couloir un magister vêtu d'une toge pourpre, une faux entre les mains. Tous ceux qui racontent cette histoire ont entamé leur formation au sein des frères de Shyish le lendemain et sont tous eux-mêmes magisters d'Améthyste.

Ceux qui sont invités à se rendre au Collège ou à y porter un message se gardent bien d'y pénétrer d'eux-mêmes. On trouve une grosse cloche en laiton terni près de la porte. Un intendant encapuchonné émergera des ombres si on sonne ce bourdon. Ceux qui ont un message doivent le transmettre à cet intendant, qui s'occupera de le faire porter à son destinataire. Ceux qui viennent pour s'entretenir avec un magister doivent attendre dehors qu'il se présente. L'intendant ne s'avance jamais au-delà du seuil de la porte. Si des visiteurs impatients tentent de forcer le passage, il disparaît à nouveau dans les ombres, et les intrus se retrouvent dans l'établissement abandonné décrit plus haut. Ceux qui restent à l'extérieur voient leurs compagnons s'évanouir dans les ténèbres, tandis que l'intendant reste visible.

Seuls les initiés de l'Ordre d'Améthyste peuvent pénétrer sans guide dans le Collège à proprement parler et sont autorisés à être accompagnés d'invités. Cela ne leur demande aucun effort et ils peuvent également se rendre dans la version abandonnée des lieux s'ils le souhaitent. Le véritable Collège n'est pas, au premier abord, si différent des locaux déserts auxquels tout le monde a accès. Les couloirs sont sombres, les rideaux noirs et violine, et une couche de poussière, moins épaisse, recouvre le sol le long des murs. Mais les nombreuses allées et venues ont débarrassé des toiles d'araignée et de toute accumulation la partie centrale des passages.

La principale différence est bien entendu la présence de magisters d'Améthyste. Il est toujours peu fréquent de les croiser dans un couloir, et la plupart des pièces ont la porte fermée, souvent verrouillée. Plus loin dans le Collège, en montant ou en descendant des escaliers en colimaçon, on trouve les cellules privées des magisters, puis, dans les profondeurs de la bâtisse, les bibliothèques, les études et les chambres de contemplation. Le véritable Collège est certes calme, mais il ne présente pas le sinistre silence du Collège déserté, et les autels de Morr, qui existent bel et bien, sont manifestement entretenus, même si les magisters ne montrent aucun autre signe de dévotion envers ce dieu, qu'ils ne vénèrent d'ailleurs pas ouvertement.

Le décor des appartements privés est choisi par le magister qui y réside. Les couleurs sombres et la symbolique du Collège restent courantes, mais pratiquement toutes les chambres accueillent également une plante vivace ou un animal. Il s'agit plus souvent d'un végétal, mais les rats, les grands corbeaux, les corneilles, les freux ou les chats domestiques sont aussi des choix possibles. D'une manière générale, les magisters pourpres aiment se rappeler la vigueur de la vie, de peur d'oublier ce pour quoi ils luttent et de succomber à l'appel de la nécromancie.

La raison principale pour laquelle on peut se rendre au Collège est de s'entretenir avec l'un des magisters qui y résident. L'Ordre d'Améthyste est suffisamment grand pour fournir une chambre à tout compagnon de Shyish, ainsi qu'aux magisters de plus haut rang. De nombreux sorciers de l'Ordre choisissent de vivre au Collège de manière permanente, car les voisinages qu'offre le reste de l'Empire ne sont pas souvent aussi accueillants.

La version abandonnée du Collège est parfois employée pour des réunions clandestines. Les chances d'y être surpris par quelqu'un d'autre que les magisters sont négligeables et les sorciers pourpres se soucient peu de ces choses. Si un groupe prend l'habitude de se rassembler ici, les magisters prendront cependant les mesures nécessaires pour le faire déguerpir. Ils ne veulent surtout pas que le Collège perde son aura de terreur.


Personnalités

Viggo Hexensohn, magister patriarche de l'Ordre de Shyish

On murmure une certaine histoire au sujet du magister patriarche Viggo Hexensohn et de son passé avant de rejoindre les frères de Shyish, bien que personne ne puisse attester la véracité des faits. La rumeur raconte en effet que Hexensohn est un prêtre renégat de Morr venu de Waldenhof, ville des contrées orientales du Stirland.

L'histoire avance qu'à un certain moment, au cours des cent dernières années, Hexensohn abandonna la prêtrise, ayant perdu sa foi en la puissance souveraine du dieu sur la mort. Il avait trop souvent été témoin de l'horreur de la mort animée dans les terres polluées par la malepierre des alentours de Waldenhof. Malgré ses efforts et ceux de ses acolytes, l'au-delà semblait avoir perdu tout caractère permanent et sacré dans cette contrée maudite.

Les choses se précisèrent pour Hexensohn quand il fut témoin de la mort prématurée de son bon maître, des mains de quelque monstre putréfié qui s'était extirpé de la tombe, situé dans leur propre cimetière, avant d'avoir reçu la sanctification funéraire.

C'est à cet instant que Hexensohn perdit toute foi et acquit autre chose. Ses yeux s'ouvrirent soudain aux Vents de l'Aethyr et il put voir les ombres noire et améthyste flotter autour de la créature écervelée qui s'acharnait sur les entrailles de son maître. Sans savoir exactement ce qu'il faisait, Hexensohn tendit la main et souhaita de tout son être que les couleurs abandonnent la créature pour rejoindre son bras. À l'instant où la brume pourpre effleura ses doigts, Hexensohn se sentit investi d'une nouvelle mission. Mais la brume sombre se déversa sur lui et il s'effondra, accablé de vomissements irrépressibles. Le monstre qui avait tué son maître s'écroula heureusement au même moment, privé des énergies qui l'animaient. À partir de ce jour, Hexensohn sut que sa destinée n'était pas d'accompagner ses camarades prêtres dans leur dévouement envers le dieu de la mort, mais de partir vers Altdorf pour rejoindre les frères de Shyish.

Si l'on en croit les gens qui peuvent en parler, Hexensohn est patriarche de l'Ordre depuis environ soixante ans. Son âge est inconnu et ne peut se deviner d'après ses traits. Comme tous ceux de son Ordre, il est rasé de près, aussi bien de crâne que de visage. Les rares fois où on l'aperçoit en déplacement, il est vêtu d'une toge noire qui semble absorber la lumière et d'une lourde pèlerine à capuche du plus sombre des pourpres. Il est assurément le plus puissant des magisters de son Ordre. Certains disent même qu'il serait le plus grand sorcier de l'histoire de l'Ordre d'Améthyste, mais il serait impossible de le vérifier, du moins, sans que cela ne provoque un désastre à grande échelle. Il n'est pas surprenant qu'une aura palpable de terreur accompagne Hexensohn où qu'il aille.

Il n'abandonne ses contemplations au Collège que pour les consultations à la cour impériale. On raconte qu'il fut impliqué dans la poursuite du dernier traître de son Ordre et qu'il aurait même été celui qui fit tomber le renégat. Mais qui peut l'attester ?
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